J'ai eu le privilège d'assister à la répétition générale du Miami City Ballet au Théâtre du Châtelet le 5 juillet dernier et tenais à vous faire un retour sur mes impressions puisque vous pourrez assister à différents programmes, dans cette 7ème édition des Etés de la danse. Jusqu'au 23 juillet sont mis à l'honneur chaque soir plusieurs ballets de George Balanchine et des oeuvres d'autres chorégraphes comme Jerome Robbins, Paul Taylor, Twyla Tharp et enfin Christopher Wheeldon.
Le programme qui nous a été donné à voir en ce mardi 5 juillet était composé de 3 oeuvres de George Balanchine, Ballet imperial, Tarantella, et La Valse.
Ballet Imperial
Je reprendrais d'abord les mots de George Balanchine lui-même : " C'est un hommage d'aujourd'hui (1ère version en 1941, puis repris par le New York City Ballet dans une 2ème version en 1973) au grand Tchaïkovsky et à Marius Petipa, père du ballet classique. Depuis sa mort en 1910, la danse classique qu'il a su porté au niveau le plus haut, a aussi évolué. Le vocabu
laire de base est le même, mais nous avons ajouté de nouveaux mots, de nouvelles phrases. Danser "classique" aujourd'hui est plus difficile, plus complexe , plus exigeant. Souvent, les gens ont tendance à penser que les plus grands danseurs du passé ne sont pas remplacés et que les danseurs de maintenant ne sont rien à côté d'eux. Ce n'est pas vrai ! Autrefois, ils étaient incomparables dans ce qui se faisait alors. Aujourd'hui, nous faisons autrement."
Concernant ce ballet, j'ai été séduite par la construction chorégraphique riche et intellige
nte, les danseurs et danseuses qui se déployent en lignes harmonieuses, en guirlandes de corps pétries de musique qui se font et se défont pour évoluer en ensemble de plus petits groupes toujours d'une fluidité saisissante. Ce
Ballet Imperial est servi par de magnifiques et sobres costumes qui ne sont pas alourdis par d'opulents décors laissant ainsi aux corps et à la chorégraphie le pouvoir évocateur de nous entrainer vers les fastes de Saint-Pétersbourg et de l'ancienne Russie.
La Tarantella (1954)
Ici, ce qui nous transporte d'emblée, c'est la vivacité de ce pas de deux, . Ce ballet s'in
spire de l'admiration de George Balanchine pour Auguste Bournonville (1805-1879), amoureux des pays méditerranéens qui a lui-même écrit un ballet
Napoli (1842) où il intègre une tarentelle, danse pleine d'entrain et de joie de vivre du sud de l'Italie. J'ai été particulièrement impressionnée par la dextérité et la rapidité du travail des pointes, mais aussi par la vitalité des deux interprètes virtuoses : Jeannette Delgado et Kleber Rebello.
La Valse
La Valse est une illustration parfaite de la volonté de George Balanchine à "transformer le son en mouvement" pour que le ballet devienne une visualisation de la partition musicale, même s'il y a là également une histoire qui évolue vers un drame final.
Les danseurs prestigieux du Miami City Ballet nous ont offert une magnifique soirée de répétition générale, un avant-goût de ce que vous pourrez voir.
Sur La Valse, néanmoins, m'a manqué la force d'expressivité, en effet, la beauté des artistes, des costumes déployés sans fioritures, du décor sobre et superbe, n'ont pu me transporter à la hauteur de la promesse restée suspendue. Gageons que cette répétition leur aura permis d'ajuster leur capacité à transmettre des émotions à leur virtuosité qui n'est pas à remettre en question et qu'ils sauront vous les communiquer avec force.
Quand à l'orchestre Prométhée placé sous la direction de Gary Sheldon : en un mot, magnifique !!! Valérie Gros-Dubois
Etait présente à mes côtés, Théa, ma fille de 9 ans et demi. Voici ce qu'elle en dit "Ma première impression a été "Ils ont un jeu de jambes incroyable !", mais ce n'était guère la dernière : "Ils sont formidables" et d'autres remarques me sont venues comme "Magnifiques !", "Extraordinaires !".
Vers la fin, j'ai été un peu déçue et je n'appréciais point. Ils n'y croyaient pas vraiment (dans La Valse) et tandis que je scotchais des yeux une danseuse qui faisait jusqu'ici un parcours sans faute, je la vis de mes yeux ébahis (peut-être que c'était la fatigue) en faire une qui me choqua et parler avec son partenaire masculin. Malgré cela, je garde un très bon souvenir du Miami City Ballet ! C'était vraiment très beau." Théa Gros-Dubois