

La pièce commence avec un corps recroquevillé sous un lit en fer, à côté une chaise. Serge Ambert nous fait entrer dans un espace fermé... J'ai été saisie par la vulnérabilité de l'interprète et chorégraphe qui relie son travail de création à la réalité de son travail auprès de patients schizophrènes et au repli de la fin de la vie de l'artiste. On le voit transmettre par le corps des émotions difficiles à faire sortir autrement que par la gestuelle. Il le fait avec délicatesse, fougue, humour et espoir. Il ne fait pas de nous des voyeurs mais des personnes qui touchent à une intériorité difficilement pénétrable que par la voie du corps. Lorsque j'avais 16/17 ans ces questions de la dérive vers le monde de la folie m'ont toujours interpellées, me laissant touchée et perplexe devant ces êtres en souffrance et en décalage avec notre monde prompt à les juger et les enfermer plus encore. Leur hypersensibilité, leurs réctions inattendues, effrayantes ne trouvent pas de place dans notre univers lissé, violent, percutant, calculateur ...

Cette pièce est belle et profonde. Elle n'est ni sombre, ni sordide. Serge a su insuffler la note d'espérance qu'il a lui-même tiré de ses approches menées lors d'ateliers chorégraphiques d'expressions avec des patients.

Valérie Gros-Dubois
Voila qui m'a l'air d'un beau spectacle à découvrir... en tout cas vous m'avez donné envie.
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