14e édition d'Entrez dans la danse, Fête de la danse
Dimanche 11 juin 2017
"ENTREZ DANS LA DANSE
VOYEZ COMME ON DANSE
Sautez, dansez, embrassez qui vous voudrez !"
INTERVIEW 23 : GRCIP LES ORPAILLEURS
Laurence Bertagnol & Jean-Christophe Bleton
Laurence Bertagnol & Jean-Christophe Bleton
1/ Quel est le fait marquant qui vous a décidé à devenir danseur et/ou chorégraphe ?
Laurence Bertagnol :
"C’est l’histoire familiale qui m’a
projetée vers la danse. Monique Bertagnol, professeur à l’Opéra de Paris,
organisait des spectacles chaque été, au « stade » de plage qu’avait
créé mon grand-père à Berck Plage. Enfant, j’y ai donc participé et pris goût
au spectacle ainsi qu’au plaisir que ces événements procuraient au public.
Attirée par la richesse et la variété des possibles qu’offrait la danse
contemporaine, je me suis orientée vers celle-ci me formant auprès de Françoise
et Dominique Dupuy, Jacqueline Robinson et José Montalvo. D’abord danseuse, j’ai écrit très
rapidement des petites formes en parallèle. La chorégraphie est devenue une
nécessité qui ne pouvait prendre corps autrement qu’à travers le mouvement. Le
centre chorégraphique national de Bourgogne à Nevers sous la direction
d’Anne-Marie Reynaud, dans lequel je dansais à l’époque, et la ville de Nevers
m’ont aidée à créer ma compagnie, en 1991. La création m’a conduite à
questionner l’humain, ses comportements, envisager le monde de demain ainsi
qu’à expérimenter de nouveaux chemins notamment en tissant des liens entre la
danse et la méthode Feldenkrais."
Jean-Christophe Bleton :
"Après deux années de pratique amateur en
danse classique et une adolescence très sportive, à travers l’athlétisme et la
compétition, je me suis rendu compte de mon attirance pour un travail du corps
plus sensible et expressif que compétitif. Et c’est lors d’un spectacle de
Nederlands Dance Theater, j’avais entre quinze et seize ans, que j’ai eu un
vrai choc artistique et qu’est né chez moi le désir intense de devenir danseur.
Parallèlement, au lycée, existait un atelier spectacle, dans lequel se
mélangeaient diverses pratiques. Dans ce cadre là, je me suis assez vite
« spécialisé » sur l’organisation et la conception de parties
mouvements qui s’effectuaient en musique. On était déjà très proche d’un
travail de chorégraphe. C’est seulement après mon bac que démarrera une démarche
de professionnalisation avec Karin Waehner puis Carolyn Carlson. Je suis devenu
danseur professionnel dans les Ballets Contemporains de K.Waehner puis au sein
du Four Solaire et quelques années plus tard j’ai commencé au sein d’un
collectif un travail de chorégraphie qui ne s’est plus interrompu."
2/ C'est quoi le GRCIP ?
"Le GRCIP c'est un groupe de recherche
chorégraphique intergénérationnelle et participatif. C'est un espace de
création unique, un espace de dialogue entre amateurs et professionnels, où des
générations différentes (de 7 à 70 ans) retrouvent le plaisir du partage où
chacun peut s’exprimer dans une démarche artistique exigeante. Nous avons créé
ce groupe de recherche en 2013, grâce au soutien de Mouvance d'art et de Micadanses-ADDP
(association pour le développement de la danse à Paris). Le GRCIP a déjà
produit trois créations. Chaque année, nous accueillons de nouveaux danseurs de
tout âge. "
3/ Avec la recréation de City Charivari que souhaitez-vous transmettre au public ?
4/ Pourquoi participer à cette fête de la danse ? C'est un défi non ?
"C’est un travail qui part
d’une œuvre musicale complexe, City Life de Steve Reich. Non séductrice, elle
parle du monde sonore et des questions de l’humain dans la ville de New York,
mais que l’on peut transposer dans toutes les grandes villes.
Nous parlons de la place
de chacun dans la cité, petits et grands, danseurs ou pas.
Dans ce travail, comme
pour une bonne partie de ce que nous créons ensemble, nous essayons de montrer
des corps dansants, sans sélectionner des corps performants,
« esthétiquement orientés », et défendre l’idée que des
personnes « ordinaires » peuvent être portées par la poésie de la
danse et devenir autre."
"La première envie est de partager, de
donner à voir une idée de la danse. Participer à une fête collective au service
de la danse, de toutes les danses. Renforcer par notre présence la conviction
commune que l’art de la danse peut jouer un rôle positif, humaniste, dans nos
sociétés troublées qui s’éloignent de la culture.
Pour City Charivari, la chorégraphie proposée cette année, c’est un défi
dans la mesure où cette pièce a une exigence d’écoute et dans les jardins de
Bercy, celle-ci est plutôt dispersée. On espère attirer par la danse les
passants et leur faire découvrir d’une manière vivante et émotionnelle cette
musique. Laisser des images, des sons, des ambiances, des questions sur ce qui
nous relie tous, et peut-être rêver d’une ville autre, d’un futur prometteur."
5/ Quelles sont vos perspectives et vos événements à venir ?
"Nous souhaitons
inscrire le travail du GRCIP dans la
durée et le développerons dans une exigence artistique, sociale et politique,
avec nos partenaires et tous ceux qui souhaiteront nous soutenir.
City Charivari est programmé à l'automne 2017 au Festival Danses Ouvertes à Fontenay aux
roses. Puis les répétitions du nouveau projet
"Anima, ou le bruissement
des corps" débuteront en octobre à Micadanses.
Nous pouvons
avec ces quatre années d’expériences, dire que ces pièces chorégraphiques
touchent grands et petits. Elles perturbent même le regard de certains
critiques de danse qui apprécient ces pièces, l’expriment, mais n’arrivent pas
à écrire car elles sont inclassables, encore actuellement."
Pour plus d'information : www.lesorpailleurs.com
Le 11 juin
Lieu et horaires :
Paris 12,Parc de Bercy, Pelouse de la Maison du Lac: 14h et 15h15
Propos recueillis par Valérie Gros-DuboisLieu et horaires :
Paris 12,Parc de Bercy, Pelouse de la Maison du Lac: 14h et 15h15
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